L' étang de la herse à Bellême, légendes. Texte et photos de Patrick Desbois

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Lieu mythique, le site de la Herse, fait partie du légendaire du Perche.



Probablement connue de la haute antiquité, la fontaine de la Herse aurait été retrouvée au XVII ème siècle. L’historien René Courtin, qui semble avoir été témoin de cette découverte, écrit : «… il s’y en trouvé, en l’an 1607, une qui est minéralle et a de grandes propiétéz. L’essay en fut fait par plusieurs hommes de qualité de la ville ( Bellême ) et y allasmes de compaignie. Elle s’appelle de toute antiquité la fontaine de la Herse, je croy que si elle estait culrivée que l’on y trouverait de grandes propriétéz et vertuz ».
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La disposition actuelle de la fontaine est due à Goeffroy, grand-maître des eaux et forêts de la genéralité d’Alençon qui, en 1770, la fit réparer.
Six pierres la composent : deux portent des inscriptions :
D’une part, APHRODISIVM et,
D’autre part, DIIS INFERIS VENERI MARTI ET MERCVRIO SACRUM
que l’on peut traduire par «Aphrodite », « Consacré aux dieux infernaux, Vénus, Mars, et Mercure ».

L’origine romaine de ces inscriptions est pour le moins incertaine puisque au début du XVII ème siècle, Bry de la Clergerie et René Courtin, signalaient la fontaine sans faire mention de ses épigra
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En 1862, un rapport présenté devant l’Académie de Médecine concluait à l’existence de deux sources aux propriétés différentes : l’une ferrugineuse et protocarbonatée, l’autre arsénicale, et aux vertus curatives.
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Le site de la Herse est auréolé d’une légende que le promeneur ne manquera  pas de méditer en faisant le tour de l’étang romantique aux eaux très brunes.
« Saint Martin de Tours était en grande admiration dans notre contrée du Perche, et l’une de nos plus populeuses paroisses placée sous son vocable. Au temps de saint Martin, la province était en grande partie couverte de bois. Il prit envie au saint, ce qui était naturel, de livrer à la culture une partie de cette quantité inutile de bois et de vastes espaces. Mais sitôt qu’il appliqua la charrue à ce terrain, dit de la Herse, Ô prodige ! La terre s’ouvre d’elle-même, le soc se détache et plonge dans l’excavation. Le grand saint, tout puissant en miracles, pouvait bien, Dieu aidant, retirer le soc ; il s’abstint, cependant, croyant voir, dans ce fait extraordinaire, l’intervention divine et un avertissement du ciel. Mais une merveille en amène une autre. Depuis la tentative de saint Martin, depuis le plongeon de la charrue, il s’écoule de l’ouverture une eau abondante, fraîche, légèrement stypique et douée de propriétés médicales pour la guérison de beaucoup de maladies, et notamment des maladies nerveuses et anémiques des femmes. »

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Cette légende, quelque peu transformée, s’est maintenue. La tradition orale raconte qu’un paysan, après avoir labouré sa terre, voulut la herser. Une source l’engloutit avec son cheval au milieu de son pré qui devint étang : l’étang de la Herse.
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