Albert Jacquard illumine la fête du bio dans le Perche (Ouest France)
Article de Ouest France
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Albert Jacquard illumine la fête du bio dans le Perche
Ils étaient plus de 500 à assister à la conférence du biologiste hier après-midi, à Préaux-du-Perche, dans l'Orne.Les visiteurs sont également attendus aujourd'hui.
Mieux vaut prendre les bottes pour déambuler dans la cour de la ferme du Boistier. La Fête régionale de l'agriculture bio s'y tient jusqu'à ce soir. Des producteurs proposent un large éventail de leur savoir-faire. De la viande de veau bio aux vêtements écologiques, en passant par le pain d'épices et le vin de Touraine. Il y a même de la musique et des petits spectacles.
Mais cet événement festif et pédagogique n'est pas seulement un déballage de produits issus de l'agriculture biologique. Loin de là. C'est l'occasion de découvrir, les pieds dans la terre, ce que l'agriculture bio a de particulier. La ferme du Boistier, un Gaec où travaillent deux associés et un salarié à temps plein, est passée au bio en 1998. Depuis dix ans, on n'y achète plus d'engrais chimiques ni de pesticides. La ferme se visite tout au long du week-end et les milliers de visiteurs attendus jusqu'à ce soir auront le loisir de découvrir le fonctionnement d'une déchiqueteuse à grappin, le binage, le passage de la herse étrille ou de la houe rotative.
« La hausse du pétrole ?La meilleure solution »
La fête a été marquée hier après-midi par la venue d'Albert Jacquard. Le célèbre biologiste a parlé de l'impact de l'activité humaine sur la planète. Plus de 500 personnes se sont serrées sous une grande tente pour l'écouter. À 82 ans, le grand humaniste n'a rien perdu de sa verve. « Les démographes nous prédisent 9 milliards d'individus à la fin du XXIe siècle, un effectif qui devrait rester constant », rapporte Albert Jacquard.
Toute la question est de savoir s'il sera possible de nourrir tout le monde. Le scientifique répond par l'affirmative sans hésiter. « On doit pouvoir nourrir jusqu'à 15 milliards d'êtres humains. Mais il n'y a pas que la nourriture. Tout dépend de ce que nous exigeons de la Terre. » Bien sûr, il a parlé du pétrole. « Ce que la nature a mis 200 millions d'années à produire, nous allons le détruire en quelques siècles. Quand je vois le prix du baril grimper, je me réjouis, c'est la meilleure solution », provoque Albert Jacquard.
Pour le généticien, penseur engagé, l'essentiel d'une vie réside dans la rencontre avec les autres, « Je ne suis pas sur terre pour faire du fric, du blé ou du lait. Je suis sur terre pour participer à une réussite solidaire et c'est une priorité de produire sans abîmer la planète ».
Arnaud TOUCHARD
Ouest-France