Ouest France : article d'Arnaud Touchard sur Jürgen Schadeberg (qui vit au Pin-la-Garenne).

Article de Ouest France
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Photographe de la cause anti-apartheid

Jürgen Schadeberg a séjourné plus de trente ans en Afrique du Sud. À 77 ans, le photographe garde son boîtier autour du cou, expose beaucoup. Il commente quelques images de la rétrospective qu'il présente dans l'Orne, où il habite depuis peu.
Jürgen Schadeberg s'est posé au Pin-la-Garenne complètement par hasard. C'était l'année dernière. Avec son épouse Claudia, ils ont trouvé le Perche joli. Et puis c'est tout près de Paris.

Dans leur maison, une longère en rénovation dans un hameau en pleine campagne, il parle en anglais et en allemand. Claudia traduit en français. Le photojournaliste, considéré comme le père de la photographie en Afrique du Sud, a découvert ce pays en 1950. Il avait 19 ans, il avait soif d'aventure et il voulait quitter son Allemagne natale où il ne faisait pas bon vivre après la guerre.

Il y est resté jusqu'en 1964 avant d'y retourner dans les années 80. Entre-temps, il a vécu en Espagne, en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. Il a pris des dizaines de milliers de photos. A été publié dans Time Life, Black Star, Stern, The Observer, Sunday Times, Die Zeit... En Afrique du Sud, Jürgen Schadeberg a été le directeur artistique de Drum Magazine, la revue culturelle de la communauté noire à laquelle il s'est toujours beaucoup intéressé, en témoin privilégié de ses combats.

Il est l'un de ceux qui a le plus photographié Nelson Mandela. La première fois, c'était en 1951, à la conférence de l'ANC (Congrès national africain), quand son leader était encore jeune avocat. « La dénonciation des injustices est une hygiène que chaque société devrait s'imposer », aime à répéter le photographe. À 77 ans, il est toujours d'une insatiable curiosité.

Arnaud TOUCHARD.