Histoire du Perche: Fêtes du 400e de Québec, Rendez-vous émouvant avec l'histoire. Article du site Canoe.ca

Publié le par perche-web

Fêtes du 400e de Québec
Rendez-vous émouvant avec l'histoire
Canoë  Reine-May Crescence
11/10/2007 21h14
  

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Entre 1634 et 1666, 246 habitants de la Province du Perche ont tout laissé derrière eux pour la Nouvelle-France. Des milliers d'émigrants venus de plusieurs régions de France partaient pour diverses raisons mais surtout dans l'espoir de se refaire une vie meilleure et prospère. Passant des mois en mer dans des conditions souvent très pénibles, confrontés aux tempêtes et aux épidémies, certains ne parvenaient même pas jusqu'à bon port. Dès leur arrivée, ils devaient encore se heurter à un climat rude pour défricher et bâtir cette Nouvelle-France.
Le Canada doit beaucoup à ces pionniers du Nouveau Monde qui se sont implantés principalement à Québec (en 1608), sur la Côte de Beaupré et l'île d'Orléans (1634) et à Montréal (1642). Plusieurs d'entre eux étaient originaires de la paroisse de Tourouvre située dans le parc naturel du Perche, un des foyers les plus actifs de l'émigration sous l'impulsion du médecin apothicaire Robert Giffard et des frères Juchereau entre autres.

Ralph Mercier ému
La délégation du 400e tenait absolument à passer ce haut lieu chargé d'histoire qui n'était pas prévu au calendrier, implicitement selon nous, pour ne pas oublier le Canada dans cette tournée très axée «Québec», même si c'était officiellement pour l'importance du lieu.

Le premier vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, Ralph Mercier, qui venait pour la première fois à la rencontre de ses ancêtres, n'aurait manqué cette visite pour rien au monde. En pénétrant dans la petite église datant de l'époque romaine, il s'est retrouvé nez à nez avec son premier ancêtre, Julien Mercier, dont le visage est immortalisé sur un vitrail. Un grand moment d'émotion pour M. Mercier qui découvrait tout à fait par hasard que son épouse aussi venait d'ici, une Cloutier.

Après une visite rapide de la maison Mercier au lieu-dit «La Grandinière», la délégation avait un autre rendez-vous avec l'histoire à la Maison de l'Émigration française qui abrite une exposition permanente exceptionnelle permettant de bien comprendre ce qui a pu motivé tous ces français à quitter leur pays pour le Canada. Il ne s'agit pas d'une simple reconstruction historique, mais d'un vrai voyage dans le temps à travers des personnages virtuels et des histoires vécues, des trames sonores qui plongent immédiatement le visiteur dans l'ambiance de l'époque.

Une exposition intéressante qui mériterait au passage d'être répercuté à Québec dans le cadre des fêtes du 400e, car elle permettrait à beaucoup de Québécois de connaître leurs origines. «Je vais voir comment on pourrait trouver le moyen de faire connaître au plus grand nombre que ce centre existe et leur donner le goût de venir ici», a promis le président de la Société du 400e Jean Leclerc à l'intention des organisateurs.

Tourouvre participera à sa manière aux fêtes du 400e avec des expositions, des projets culturels en novembre 2008, l'accueil de la troupe «V'là le bon vent» et de l'artiste Marc Lincourt.

Discours trop protocolaires
On le voit, les préparatifs du 400e suscitent de belles initiatives. De part et d'autre, l'émotion est grande et l'enthousiasme très palpable. Au Québec comme en France, il y a un grand désir de renouer avec le passé et ses origines. À la Mairie de la Rochelle mercredi, le ministre responsable de la Capitale Nationale, Philippe Couillard s'est dit «très touché» de voir à quel point les régions s'impliquent dans ce devoir de mémoire. «Dans ce monde où la mondialisation efface nos racines, il est important de renouer avec notre histoire et de se souvenir qu'on est tous des immigrés un jour» a t-il simplement rappelé, sans jamais tomber dans les discours trop protocolaires.

C'est justement ce qu'on peut reprocher aux autres membres de la délégation invités à s'exprimer devant les autorités françaises. Ils ne parviennent pas vraiment à s'extirper de ce langage protocolaire et redondant. Pour bien vendre ce 400e, il aurait peut-être fallu que la délégation soit accompagnée de gens qui vivent au coeur du 400e, bien plus aptes à rentrer dans les détails de cette programmation, comme l'artiste Robert Lepage par exemple.

La délégation terminera ce périple vendredi par une visite à Saint-Malo et un entretien avec le député-maire René Couanau. Cette région de Basse-Normandie qui conserve des liens très privilégiés avec le Québec (n'oublions pas que Jacques Cartier a embarqué à Saint-Malo en 1534 pour rejoindre les terres de la Nouvelle-France) prévoit de nombreuses activités d'envergure pour le 400e.

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